Guillaume Wagner : Trop humain
En mars dernier, l’humoriste Guillaume Wagner annonçait l’arrivée de son nouveau one man show « Trop humain », via une conférence de presse. Plus rapidement que ça en prend pour épeler « ouate de phoque », Wagner était « brutalisé » devant les médias. L’humoriste a refusé de se prononcer sur si c’était arrangé avec le gars des vues ou non. Après avoir assisté à la première médiatique de son nouveau spectacle, plus de place au doute. Wagner veut brasser la cage, que ce soit en mettant en scène une bataille ou bien en récitant des gags.
Je dois avouer ne pas avoir été la plus grande fan de Wagner jusqu’à ce jour. Son petit ton baveux à la Martin Matte me laissait un peu indifférente, me laissant croire à la limite que c’était de l’arrogance remâchée. Avec son nouveau spectacle « Trop humain », il m’a conquise avec ses propos intelligents, son assurance sur scène et ses textes, qui suivent un tracé bien précis: celui de nous faire réfléchir. Et rire. Rirefléchir, donc.
D’un bout à l’autre du spectacle, on se voit forcés d’explorer les thèmes abordés en se questionnant nous-mêmes sur notre responsabilité dans ses propos. Quand on parle de bêtise humaine, du rapport amour-haine que les Québécois entretiennent avec l’ambition, du dénigrement de l’intelligence par la consommation d’information simpliste et d’opinions prêtes-à-penser, Wagner excelle à nous exposer ces thèmes avec assurance et un tantinet de son ton cavalier qui a fait sa réputation.
En soit, une belle soirée pour Wagner qui, à défaut d’avoir conquis les coeurs des Richard Martineau et Sophie Durocher de ce monde (pour ne pas les nommer), aura au moins su faire rire ce public qui était là pour se faire surprendre. Et c’est pari réussi pour l’humoriste, qui a eu droit à sa première clap cinq minutes après le début du spectacle. La suite n’a pas été trop difficile pour l’humoriste: tous étaient conquis. Il pointe du doigt les lacunes de notre société, tout en ne s’oubliant pas dans ses travers personnels. Une belle fin de spectacle où il parle d’une expérience au secondaire, alors qu’il n’a pas été retenu pour un rôle dans une pièce de théâtre. Et c’est avec humour et ironie qu’il clame aujourd’hui sa célébrité grandissante, contrairement à Simon Bouillon, un ancien camarade de classe qu’il aurait été maudire en le jugeant à partir des informations de son compte Facebook. Une blague très moderne qui a sa résonance dans cet univers où la comparaison à son prochain est plus que présente.
Pour 30$, le nouveau spectacle est non seulement abordable, mais en plus tout à fait à propos dans notre décourageant et parfois enrageant 2015. Pour connaître ses prochaines dates de spectacles, on consulte son site Web officiel ou sa page Facebook.
Audrey-Maude Falardeau
Article originalement publié sur Boucle Magazine. Pour en savoir davantage, c’est ici.