Persona non grata

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Oh mais voyez comme la tristesse gangrène notre belle société. Que dis-je ! Notre monde, notre écosystème, notre faune animalière ! Si l’on n’y prend pas garde, ce sont même nos amis les bêtes qui seront contaminés ! Au rythme où la tristesse se propage, on peut sérieusement se le demander. Serait-il alors vraiment pire d’attraper ce virus qui nous obligerait à finir cloîtrer dans une prison abandonnée, attendant patiemment l’opportunité de dégommer ce foutu gouverneur ?

J’aurais le pardon plus volontaire à la morsure d’un chien enragé qu’au venin que me crache une bonne femme, m’insultant d’avoir du sang de française dans les boyaux.

Aujourd’hui, j’ai rencontré une personne si vile, hautaine et infecte que je n’ai pu m’empêcher de lui poser la question: “Madame, pardonnez mon indiscrétion, mais quelle est la raison qui vous oblige à être si désagréable à mon égard ?”
Comment être si peu fier de soi-même ? Comment peut-on avoir si peu de dignité ? Comment est-il possible d’être si peu tolérable ?
Mais voyons madame !
C’est à travers une réponse explicite mais confuse “PFFFFF” que j’ai pu déceler sa haine envers les personnes de mon espèce et davantage lorsqu’elle a ajouté, avec plus de mots (maux?) cette fois: “Esti de française à marde, va donc chier !”
J’ai toujours apprécié les gens très francs. C’est une qualité dont la valeur à mes yeux est inestimable. Vraiment.
Mais alors que l’insulte vide d’une femme qui ne demande qu’à s’exprimer se fait silencieuse, à l’abri des regards engagés, je repense à ces nombreux reproches que j’entends depuis mon arrivée ici. Et je m’interroge sur les opinions France-Canada: évoluent-elles réellement, et constamment ?
Lorsque je confie à des amis ou nouvelles personnes que je rencontre, natives ou expatriées, certaines anecdotes se déroulant sur mon lieu de travail, on s’indigne, on doute, ou on m’en attribue la responsabilité.
Suite à cet “incident”, j’y ai réfléchi. Et j’en ai tiré une conclusion toute simple. Travailler dans un commerce de proximité (dépanneur, bureau de tabac, café…) révèle davantage la température du conflit étranger. Puisque nous y sommes vraiment exposés.
En travaillant dans un bureau, y’a peu de chance qu’un collègue de travail, client ou patron, t’insulte sur tes origines. Auquel cas, il semblerait que ton avenir au sein de cette entreprise s’avère considérablement compromis. Ou simplement, que tu l’as bien mérité. Et ça se peut très bien. Certains français font preuve d’une telle arrogance, c’en est insultant pour les autres. Ils se comportent comme de véritables conquistadores.
Cependant, l’affaire pointe son doigt ici même. Mes collègues de travail, dépanneurs et dépanneuses comme moi, ont même des jokes sur mon comportement à l’égard des clients, qui serait “bien trop gentil et patient”, selon eux. “Vraiment, je sais pas comment tu fais ! Entre les alcoolos, les désagréables et les vieux, moi je viens dans la peau d’un robot pour passer au travers.” Perso, les vieux, c’est eux que je préfère 🙂 Bref.
Donc merde, tabarnac, putain ou câlisse, ça me dérange parce que même avec la meilleure volonté

Source: Slogan1969

  

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Originally from France, Audrey lives in Montreal and enjoys burlesque, theatre and music. Not only does she have a great eye behind her camera, but her writing skills are impeccable and excellent. She has been published in Inspiro Magazine, La Presse de Montréal and on Just For Laughs blog. Topic Contributor: Theater, Arts, Music, Culture, Animals, Movies, Francophone

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