Quand il est bon de se casser une dent…
Hier soir, lorsque j’ai passé la porte de mon dépanneur, j’avais la gorge un peu serrée. Le dernier jour avant mon départ venait de s’achever, et croyez-le ou non, je n’étais pas soulagée.
Depuis une semaine, je me fais plutôt rare par ici. La dernière fois que je suis venue étaler quelques mots, c’était pour partager avec vous le sentiment nostalgique de mes trois dernières années d’apprentissage montréalais. Depuis, j’ai la tête ailleurs, bien trop remplie de questions, d’angoisses et de doutes.
Dans quelques jours, pour ne pas dire mardi, je m’envole vers un lieu où la nostalgie a également sa place mais dans une atmosphère, disons, plus tropicale.
Lorsque vous continuerez votre vie d’oignon, cachés sous vos innombrables couches, je serais légèrement plus au sud, à m’enfiler des kilos de fruits frais nappés de litres de Pina Colada, entretenant avec ferveur un bronzage caramélisé aux reflets de soleil tropical du lagon dans lequel je tremperais mes miches. I’m such a bitch.
Pour faire court: je m’échappe durant les derniers jours de froid.
Mais alors pourquoi suis-je angoissée ?
L’histoire a commencé le soir de Thanksgiving. Nous étions invités chez des amis pour le dîner traditionnel lorsque la vie m’envoya un message bien clair. Le 17 août dernier je décidais de supprimer viande rouge et blanche de ma nourriture pour commencer progressivement l’intégration d’un régime végétarien quotidien. Seulement ce soir-là, je craquais et décidais de me régaler du délicieux boeuf à la bière proposé par mon amie. Quelques minutes plus tard, je sentais un morceau de dent s’échapper vers mon oesophage, entraîné par quelques carottes et une gorgée de vin. Yark.
À cet instant je savais qu’il me faudrait rentrer en France dans les semaines suivantes. Je vis au Canada depuis 3 ans, mais je n’ai pas d’assurance médicale. En bonne petite française que je suis, JAMAIS je ne me suis questionnée à ce sujet. Le système étant si bien foutu que même un immigré bénéficie de la sécu assez vite. Pour info, je suis quand-même allée faire un devis pour évaluer le montant de mes soins. Assez cher pour me dire: “Ok, je vais plutôt acheter un billet d’avion, en profiter pour rendre visite à ma famille et prendre le large au passage.”
À présent il me fallait trouver où rentrer. Je vis à Montréal, une partie de ma famille est dans le sud de la France, l’autre en Martinique, et des amis répartis un peu partout. C’est toujours un mauvais deal pour moi. Je me disais qu’il serait quand-même pas mal d’aller en Martinique, là où vivent ma mère et mon frère; un peu de chaleur en plein hiver québécois, bon choix. Par chance, à la période où je m’y rends ma grand-mère se trouve en vacances là-bas ainsi qu’un oncle que j’aime beaucoup. Parfait.
Et ce ceci n’est que trop parfait pour moi qui se sens plutôt inconfortable à l’idée de passer trop de temps seule avec ma mère. Malheureusement, la vie est ainsi faite. Elle a fait ses …read more
Source: Slogan1969
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