SOLOS Festival: Apocalypse Me
Dans le cadre de la première édition du festival SOLOS à Montréal, j’ai eu le privilège d’assister à la pièce de théâtre d’Alexa Jeanne Dube, intitulé « Apocalypse Me » au Mainline Theatre. Cette prestation symbolisait deux choses complètement différentes pour moi. Premièrement, c’était mon premier article pour Mobtreal en plus de 2 mois d’absence pour les études, donc j’avais très hâte de m’y remettre! Mais, la deuxième symbolisation me touchait encore plus profondément, alors que la performance émouvante de Dubé a fait surgir de fortes émotions pour moi et les autres spectateurs. Lorsque nous avions une identité instable, entièrement basée sur les expériences antérieures et des jugements négatives de ceux qui nous entourent, nous perdons de vue qui nous sommes, faisant place un vide profond, accompagné de sentiments d’isolation et d’instabilité.
L’artiste jouait dans un aréna miniature, semblable à un terrain de box, délimité par des bordures minces de lumières blanches et vives, afin de nous introduire dans un monde plus intime et privé, dans laquelle nous avions tous vécus des sentiments déchirants, nous menant peut-être au bord du délire. Le personnage interprété par Dubé revivait des moments douloureux, alors qu’elle utilisait des enregistrements de situations perturbantes de son passé ou imaginaires, nous montrant a quel point c’est facile de se blâmer pour tout ce qui nous arrive dans la vie. La démarche élégante de Dubé, alors qu’elle trottinait sur le bout de ses orteils en écoutant ses enregistrements, me faisait penser à celle d’une ballerine. Chaque pas était accentué avec son triste visage, et chaque geste pendant la pièce n’était pas sans un regard douteux et perçant vers les spectateurs. De plus, elle a su nous faire ressentir des moments hilarants a travers sa tristesse, ainsi que des moments plus inconfortables
Du point de vue psychologique, on pouvait clairement voir qu’elle se blâmait pour ses insuccès (amoureux,) lui menant au bord du gouffre, en tombant dans un monde d’isolation, loin de l’e , loin de son corps, et ultimement, loin d’elle-même. « Je m’excuse, je m’excuse… je m’excuse, je m’excu- »…et nous, les spectateurs, sommes plongés dans la noirceur d’une conscience éteint, d’un tourbillon d’émotions fortes qui n’existe plus mais qui résonne encore dans une pièce de théâtre submergée dans un silence de la mort.